Perte d’équilibre et maladie d’Alzheimer : identification du stade concerné

Dix pour cent : c’est la proportion de personnes touchées par la maladie d’Alzheimer qui présentent une perte d’équilibre au moment du diagnostic. Autrement dit, l’instabilité ne sonne pas l’alarme dès les premiers pas de la maladie. D’abord silencieuse, elle guette l’avancée du mal pour s’imposer dans le quotidien, souvent bien après l’apparition des troubles de la mémoire ou du langage.

La perte d’équilibre fait rarement partie des premiers signaux identifiés lors d’un diagnostic d’Alzheimer. Plusieurs travaux scientifiques montrent qu’elle s’installe plutôt à un stade intermédiaire, voire tardif, souvent après l’émergence de troubles cognitifs manifestes.

L’évolution n’est jamais uniforme. Certains malades conservent une démarche assurée longtemps ; d’autres voient le risque de chute s’envoler dès que la maladie gagne du terrain. Le fil rouge de ce phénomène : la dégradation progressive des réseaux neuronaux qui orchestrent nos gestes et notre perception de l’espace. Plus la maladie progresse, plus le déséquilibre s’invite.

Perte d’équilibre et maladie d’Alzheimer : un symptôme révélateur à ne pas négliger

La maladie d’Alzheimer reste la première cause de démence en France, affectant près de 900 000 personnes. Au niveau mondial, l’OMS recense 55 millions d’individus concernés. L’histoire débute classiquement par des trous de mémoire sur le court terme, mais l’atteinte ne s’arrête pas là : elle déborde vite sur d’autres sphères, du langage à l’orientation, jusqu’à la motricité.

Au fil du temps, la maladie s’étend. Les facultés cognitives décrochent, la parole trébuche, et des signes moteurs apparaissent. La perte d’équilibre devient alors un marqueur fort de la phase avancée. Lorsque les lobes pariétaux ou certaines parties du cortex sont atteints, les repères spatiaux s’effritent, la coordination se délite, et le risque de chute grimpe en flèche.

Voici les principaux troubles moteurs observés au fil de la progression :

  • Instabilité posturale, démarche maladroite, difficultés de coordination.
  • La perte d’équilibre s’installe seulement après les premiers troubles de la mémoire et d’autres symptômes cognitifs.

Au fur et à mesure que la maladie avance, les lésions quittent l’hippocampe pour gagner les zones qui régissent nos mouvements. Cette extension explique la survenue des déséquilibres et la multiplication des chutes. Un patient qui commence à tituber ou à tomber a déjà franchi un cap dans la progression neurodégénérative.

Repérer ces signes moteurs, c’est saisir que la maladie prend un nouveau visage, dépassant le cadre des oublis ou des difficultés d’expression.

À quel stade de la maladie la perte d’équilibre apparaît-elle, et pourquoi ?

La perte d’équilibre n’ouvre pas le bal des symptômes d’Alzheimer. Elle s’invite plus tard, à l’occasion des stades 6 et 7. Les débuts sont marqués par l’atteinte de l’hippocampe, siège de la mémoire immédiate. Les troubles moteurs, quant à eux, signalent un envahissement du cortex, plus particulièrement des lobes pariétaux, responsables de la gestion de l’espace et de la coordination.

À mesure que le peptide bêta-amyloïde et la protéine tau s’accumulent, des plaques amyloïdes et des dégénérescences neurofibrillaires apparaissent. Ce processus aboutit à la destruction progressive des neurones. Lorsque les lésions atteignent les régions frontales et pariétales, les difficultés motrices s’installent : perte de stabilité, pas hésitants, désorientation dans l’espace.

Pour mieux comprendre les étapes d’apparition des symptômes, voici un panorama des principaux stades :

  • Les débuts sont dominés par les troubles de la mémoire et du langage.
  • La perte d’équilibre se manifeste lors des phases dites « sévères », quand la perte d’autonomie devient nette.

La notion de réserve cognitive entre aussi en jeu. Un mode de vie intellectuellement et socialement stimulant ralentit l’éclosion des symptômes. Mais lorsque la maladie s’installe dans ses derniers retranchements, l’apparition de troubles moteurs traduit l’atteinte de la quasi-totalité du cerveau, notamment des régions garantes de l’équilibre. Âge avancé, prédispositions familiales ou maladies du cœur accélèrent cette évolution qui ne connaît pas de retour en arrière.

Homme agee marchant avec une canne dans un parc en famille

Ressources et conseils pour accompagner les patients et leurs proches face à ce défi

Dès que les troubles moteurs, perte d’équilibre comprise, s’installent, la question de l’accompagnement prend une place centrale dans la vie du patient et de son entourage. Les centres mémoire s’appuient sur l’imagerie, les biomarqueurs et les évaluations neuropsychologiques pour affiner le diagnostic et mieux anticiper le quotidien. Ces structures offrent aux familles un cadre d’écoute et d’orientation, du suivi au conseil pratique.

Côté traitements, l’arsenal reste limité. Donépézil, rivastigmine, galantamine ou mémantine ralentissent la progression, mais l’objectif n’est pas la guérison. Les pistes innovantes comme les immunothérapies anti-amyloïdes (lecanemab, donanemab, aducanumab) ou les oligonucléotides antisens ciblant la protéine tau suscitent l’espoir, mais restent réservées à certains profils et leur efficacité se discute encore.

Quelques mesures concrètes permettent de limiter les risques et de sécuriser l’environnement : installer des barres d’appui, renforcer l’éclairage, poser des tapis antidérapants, accroître la vigilance. Les associations de patients jouent aussi un rôle clé, en proposant des groupes de parole, des formations et des conseils adaptés.

La prévention repose sur des bases connues : bouger régulièrement, adopter une alimentation variée, préserver des échanges sociaux stimulants. Pendant ce temps, la recherche poursuit sa route pour déchiffrer les rouages de la maladie et imaginer de nouveaux traitements, toujours au plus près des besoins du quotidien.

Dans ce parcours semé d’embûches, chaque pas gagné sur la maladie compte. Et si la perte d’équilibre témoigne d’un cap franchi, elle rappelle aussi la nécessité de vigilance, de solidarité et d’innovation pour demain.

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