Gérer maladies chroniques : quelles entreprises aident patients diabète, asthme, maladies cardiaques ?

19 millions de Français partagent un même point commun : la vie avec une maladie chronique, invisible pour certains, omniprésente pour d’autres. Ce chiffre, loin d’être anodin, bouscule les repères du système de santé et rappelle l’ampleur du défi collectif posé par le diabète, l’asthme ou les maladies cardiaques. Les solutions existent, mais leur accès dépend souvent du code postal, du carnet d’adresses ou du simple hasard d’une information croisée au bon moment. Face à cette réalité, des entreprises prennent les devants et proposent des accompagnements taillés pour ces patients, en misant sur l’éducation thérapeutique, le numérique et une meilleure organisation des soins. L’initiative publique Sophia vient compléter ce maillage, avec une promesse : donner aux patients plus de prise sur leur quotidien.

Maladies chroniques : comprendre les enjeux pour les patients et la société

Les maladies chroniques rythment la vie de près de 20 millions de personnes dans l’Hexagone. Ce chiffre, en hausse constante, s’explique par le vieillissement de la population et les habitudes de vie qui évoluent. En 2022, un Français sur trois était concerné. Les maladies chroniques, selon la définition de l’OMS, s’étendent sur la durée, progressent souvent silencieusement et peuvent conduire à des complications sévères : infarctus, AVC, insuffisance rénale, cécité. Les noms sont familiers : diabète, hypertension, asthme, maladies cardiovasculaires, dépression, cancer ou encore insuffisance cardiaque.

Année après année, gérer une maladie chronique suppose un suivi régulier, des traitements adaptés, des ajustements dans le quotidien et l’appui des proches. La qualité de vie dépend de la capacité de tous, patients, familles, soignants, à travailler main dans la main. Longtemps axé sur la réparation, le système de santé français s’oriente progressivement vers la prévention et une prise en charge globale. Désormais, il s’agit de briser les barrières entre médecine de ville, hôpital et secteur médico-social.

Quelques chiffres suffisent à mesurer l’ampleur du phénomène : 6 millions de Français vivent avec une hypertension, 4 millions avec un diabète ou une maladie cardiovasculaire, et près d’un adulte sur trois a un excès de cholestérol. Des syndicats professionnels comme la CFTC plaident pour une meilleure coordination et un véritable virage vers la prévention. Car chaque patient, chaque famille, chaque soignant est confronté à la nécessité d’adapter sans cesse le parcours de soins, sous la menace d’éventuelles aggravations.

Quels traitements et vaccins sont aujourd’hui disponibles pour le diabète, l’asthme et les maladies cardiaques ?

La gestion des maladies chroniques, diabète, asthme, insuffisance cardiaque, s’appuie sur des traitements taillés sur mesure. Pour le diabète, plusieurs familles de médicaments existent : insuline et antidiabétiques oraux, ajustés au type de diabète et au profil du patient. La Haute Autorité de Santé recommande au minimum quatre rendez-vous annuels pour garder la situation sous contrôle, avec un suivi étroit du médecin et du pharmacien.

En cas d’asthme, les traitements vont des bronchodilatateurs d’action rapide aux corticoïdes inhalés, afin de limiter l’inflammation et prévenir les crises. Les traitements de fond, pris sur la durée, abaissent la fréquence des épisodes aigus et aident à préserver la fonction pulmonaire. Pourtant, les erreurs de prise restent fréquentes et justifient une vigilance accrue de tous les acteurs de santé.

Pour les maladies cardiovasculaires, la palette thérapeutique inclut antihypertenseurs, anticoagulants, statines et bêtabloquants. Leur objectif : réduire le risque d’AVC ou d’insuffisance cardiaque. Les vaccins, eux, ne guérissent pas la maladie mais protègent contre certaines infections (grippe, pneumocoque) qui peuvent s’avérer particulièrement dangereuses pour les patients déjà fragilisés.

La Préparation des Doses à Administrer (PDA), réalisée en pharmacie et appuyée par des applications de suivi, simplifie la vie des patients et limite les erreurs de médication. Des entreprises spécialisées proposent des outils connectés et des services d’accompagnement qui contribuent à une meilleure observance du traitement, gage d’une maladie plus stable.

La santé connectée et l’éducation thérapeutique : des alliés concrets au quotidien

La montée en puissance de la santé connectée change la donne pour la gestion des maladies chroniques. Plusieurs applications, comme MySugr pour le diabète, SIMPLe+ ou Wave pour l’asthme, permettent de suivre ses constantes, de programmer des rappels pour les médicaments et de transmettre les données aux soignants. Associés à des dispositifs médicaux connectés, glucomètres, tensiomètres, capteurs d’activité, ces outils facilitent la surveillance et rendent possible une intervention plus rapide en cas d’alerte.

La Préparation des Doses à Administrer (PDA), proposée par des sociétés comme Mes médocs du jour créée par Emmanuelle Fristot, confie au pharmacien la préparation et le conditionnement des traitements. Ce service réduit les erreurs, simplifie l’organisation et soulage aussi bien les patients que leur entourage. Tout devient plus clair et la sécurité des prises de médicaments s’en trouve renforcée.

L’éducation thérapeutique du patient (ETP) constitue un autre pilier. Organisée par la CPAM de Paris ou sous forme d’ateliers pour diabétiques et asthmatiques, elle aide les malades à mieux comprendre leur pathologie, à adapter leur alimentation, à intégrer une activité physique, à repérer les signaux d’alerte et à dialoguer efficacement avec leur équipe soignante.

Pour mieux comprendre les apports de ces outils et démarches, voici quelques points-clés :

  • Bénéfices de la santé connectée : moins d’erreurs de prise, meilleure adhésion aux traitements, autonomie renforcée.
  • Rôle de l’ETP : compréhension des prescriptions, anticipation des complications, implication des proches dans la gestion de la maladie.

L’alliance entre innovations numériques et accompagnement par des professionnels dessine les contours d’une prise en charge plus fluide, plus personnalisée et mieux ajustée aux besoins réels des patients.

Groupe de trois adultes discutant autour d

Sophia et autres initiatives : comment les entreprises accompagnent les patients vers une meilleure qualité de vie

Le service Sophia de l’Assurance Maladie cible les personnes atteintes de diabète ou de maladies cardiovasculaires. Il propose un accompagnement téléphonique individuel assuré par des infirmiers formés, pour guider chaque patient dans la compréhension de sa maladie, la gestion de ses traitements et l’adoption d’habitudes favorables à la santé. Plus de 900 000 bénéficiaires aujourd’hui : la demande de soutien est massive et bien réelle.

Le panel d’accompagnement ne se limite pas à Sophia. D’autres dispositifs, issus du secteur public ou associatif, viennent compléter cette offre. Voici des exemples de démarches mises en place :

  • La CPAM de Paris met en place des ateliers collectifs pour mieux gérer l’asthme ou le diabète au quotidien.
  • Des campagnes menées par Santé Publique France rappellent l’importance de bien suivre son traitement et de détecter rapidement toute complication.

La bonne coordination entre tous les intervenants reste un chantier permanent. D’après l’Organisation mondiale de la santé, un patient chronique sur deux ne suit pas correctement son traitement, ce qui augmente les risques d’aggravation.

L’accompagnement structuré par les entreprises de santé, qu’il s’agisse d’un suivi individuel ou d’actions collectives, contribue à améliorer la qualité de vie et l’autonomie des patients. Dans ce paysage, le dialogue entre acteurs publics, associations et professionnels doit encore se renforcer pour faire face à l’ampleur silencieuse des maladies chroniques. Rester sans réponse, ce n’est plus une option, la santé de millions de personnes en dépend chaque jour.

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