Une infection fongique de la peau peut persister plusieurs mois sans provoquer de douleur aiguë, tout en se propageant lentement sur différentes zones corporelles. Certains types de champignons résistent aux traitements antifongiques classiques, ce qui complique leur éradication. La contagiosité varie selon l’espèce en cause et le contexte, rendant la prévention parfois difficile malgré des mesures d’hygiène strictes.
Les symptômes ne se manifestent pas toujours de façon typique, ce qui retarde souvent le diagnostic. Les personnes présentant une immunité affaiblie ou certaines pathologies sont exposées à un risque accru de complications. Une prise en charge adaptée repose sur l’identification précise du champignon responsable.
Les mycoses cutanées : comprendre ce qu’est un champignon sur la peau
Quand on parle de mycose cutanée, il s’agit d’une infection de la peau due à la multiplication de champignons microscopiques. Ces organismes minuscules, omniprésents autour de nous, s’installent sur la peau, les ongles ou encore le cuir chevelu dès que l’environnement leur devient favorable. On distingue trois catégories principales : les dermatophytes, qui puisent leur énergie dans la kératine, les levures comme Candida albicans, et enfin les malassezia dont Malassezia furfur est la figure de proue.
Les dermatophytes causent des lésions caractéristiques, notamment au niveau des pieds (le fameux pied d’athlète), dans les plis ou sur le cuir chevelu (teigne). Les levures telles que Candida albicans profitent du moindre déséquilibre pour coloniser plis cutanés ou muqueuses. Quant à Malassezia furfur, elle est responsable du pityriasis versicolor, maladie qui se traduit par des taches claires ou sombres sur le tronc.
La façon dont ces champignons se transmettent varie selon leur nature. Les infections à dermatophytes passent facilement d’une personne à une autre, par contact ou via des surfaces souillées. Les levures du genre candida apprécient particulièrement un terrain humide, altéré ou fragilisé, et profitent d’une immunité affaiblie. Certaines espèces, comme malassezia, vivent normalement à la surface de la peau et deviennent pathogènes sous l’effet de conditions extérieures.
Voici les points clés à retenir sur ces infections cutanées :
- Mycose cutanée : infection fréquente, souvent méconnue ou négligée
- Champignons mis en cause : dermatophytes, candida, malassezia
- Parties du corps concernées : peau, ongles, cuir chevelu, plis
Pour établir un diagnostic, l’examen clinique est central, avec parfois un prélèvement à l’appui. Distinguer la mycose d’autres affections dermatologiques permet d’ajuster le traitement de façon pertinente.
Quels signes doivent alerter ? Symptômes et zones les plus touchées
Rougeurs, démangeaisons, fissures ou taches pigmentées : la mycose cutanée finit toujours par trahir sa présence. L’apparition de plaques rouges bordées de vésicules ou de squames évocatrices doit faire penser à une infection fongique. Les démangeaisons, parfois vives, surviennent vite, accentuées par la chaleur ou l’humidité.
Dans le cas du pityriasis versicolor, on repère des taches décolorées ou brunes sur le tronc, le cou ou les épaules. Les plis sous-mammaires, les aisselles, l’aine sont des endroits privilégiés pour les levures candida. Les dermatophytes préfèrent quant à eux les espaces entre les orteils (pied d’athlète), la paume ou même le dos de la main.
Chez l’enfant, le cuir chevelu peut présenter des plaques squameuses parfois associées à une chute localisée de cheveux, un tableau typique de la teigne. Les ongles ne sont pas épargnés non plus : l’onychomycose se manifeste par un ongle épaissi, jauni ou brun et qui devient fragile.
Pour mieux repérer une mycose, voici les symptômes les plus courants :
- Démangeaisons persistantes
- Desquamation de la peau ou du cuir chevelu
- Taches pigmentées (claires ou foncées)
- Fissures douloureuses, le plus souvent entre les orteils
- Lésions dans les plis : rougeurs, suintement, macération
Les mycoses cutanées s’attaquent à la peau, mais aussi aux muqueuses, aux ongles et au cuir chevelu, chaque localisation ayant ses particularités. Il convient d’être attentif à toute lésion installée ou qui revient régulièrement, surtout si des facteurs favorisants sont présents : transpiration excessive, système immunitaire affaibli ou port de chaussures fermées.
Tour d’horizon des principaux types de mycoses et de leurs causes
Les mycoses cutanées sont multiples, à l’image de la diversité des champignons impliqués. Les dermatophytes sont à l’origine du pied d’athlète, affection classique des espaces interdigitaux, qui raffole de la chaleur et de l’humidité. Ces mêmes champignons attaquent aussi les ongles (onychomycose), souvent avec ténacité, et provoquent la teigne du cuir chevelu, surtout chez les jeunes enfants.
Autre famille, les levures comme candida albicans. Elles colonisent facilement les plis, donnant lieu à des candidoses ou intertrigos, en particulier chez le nourrisson, la femme enceinte ou les personnes diabétiques. À côté, malassezia furfur, levure particulièrement friande de lipides, est incriminée dans le pityriasis versicolor (taches sur le tronc) et la dermite séborrhéique du visage ou du cuir chevelu.
Certains facteurs rendent ces infections fongiques plus probables : transpiration abondante, port de chaussures fermées, diabète, déficit immunitaire, grossesse, fréquentation de piscines ou contact avec des animaux contaminés. La transmission dépend du champignon. Dermatophytes et candida circulent facilement d’un individu à l’autre, par contact ou par objet. Chez l’enfant, les mycoses transmises par les animaux surviennent souvent après un contact rapproché avec un animal infecté. À l’inverse, le pityriasis versicolor et la dermite séborrhéique, même s’ils sont impressionnants, ne se transmettent pas.
Différencier les principales formes de mycoses, c’est aussi mieux comprendre leur origine :
- Pied d’athlète : dermatophyte, humidité, transmission entre personnes
- Candidose cutanée : candida albicans, plis, facteurs métaboliques
- Pityriasis versicolor : malassezia furfur, taches, absence de contagion
- Teigne : cuir chevelu, transmission humaine ou animale
Traitements efficaces et conseils pour limiter les récidives
Pour éradiquer une mycose cutanée, les antifongiques locaux sont la solution de référence. Que ce soit sous forme de crème, lotion, poudre ou shampoing, le choix dépendra de la localisation et du type de champignon en cause. L’examen médical guide cette décision, parfois complété par un prélèvement ou l’utilisation de la lumière de Wood pour affiner le diagnostic. Lorsque les ongles sont touchés, les vernis antifongiques ou un traitement oral au long cours sont souvent nécessaires, car la kératine freine la pénétration des médicaments.
Limiter les récidives passe par une hygiène irréprochable. Il faut sécher soigneusement les espaces entre les orteils après la douche, désinfecter chaussures et chaussettes, préférer des sandales à la piscine. Le linge en contact direct avec la lésion doit être lavé à 60°C. On évite de partager serviettes ou coupe-ongles. Pour les habitués des vestiaires collectifs, le port de tongs est vivement recommandé, et il ne faut pas utiliser les mêmes chaussettes deux jours de suite. L’entourage doit être traité si nécessaire, tout comme l’animal domestique, en particulier en cas de teigne.
Si une infection bactérienne se développe en plus de la mycose, un traitement antibiotique local ou général pourra être prescrit par le médecin. Une mycose qui persiste ou présente des signes atypiques justifie une consultation médicale afin d’écarter une maladie sous-jacente comme le diabète ou un déficit immunitaire. Les rechutes sont fréquentes : la clé reste la régularité du traitement et l’élimination des conditions qui favorisent l’infection.
Le combat contre les champignons de la peau ne se résume pas à une simple crème : c’est un marathon de vigilance, de gestes quotidiens et d’attention portée à chaque signal envoyé par la peau. Garder le cap, c’est laisser moins de place à l’invisible ennemi.


