Nom de la maladie liée à l’usage excessif du téléphone

En 2007, la littérature médicale recensait déjà les premiers cas de douleurs musculosquelettiques imputées à la frénésie des écrans tactiles. Aujourd’hui, la nomophobie s’affiche officiellement dans le vocabulaire des troubles psychologiques, reconnue par plusieurs instances de santé. Les chiffres grimpent, les cabinets médicaux voient défiler des patients aux symptômes multiples, tous reliés à cette omniprésence du smartphone.

Pourtant, l’Organisation mondiale de la santé n’a pas encore franchi le pas d’inscrire toutes ces nouvelles pathologies dans sa classification internationale. Les professionnels constatent sur le terrain une nette augmentation des consultations pour des troubles liés à l’usage du téléphone portable. Les recommandations évoluent, tentant de s’ajuster à l’allure effrénée des nouveautés numériques.

Quand l’usage du smartphone devient un risque pour la santé : comprendre les maladies associées

Le smartphone s’est glissé dans nos vies au point de dépasser le stade de simple accessoire. Peu à peu, il s’est mué en source de risques sanitaires bien réels. La nomophobie, pour « no mobile phone phobia », désigne cette peur viscérale d’être séparé de son téléphone. Ce trouble, désormais étudié en France comme ailleurs en Europe, se manifeste par une anxiété marquée à l’idée d’être privé de son appareil. Les jeunes adultes, qui passent le plus clair de leur temps sur les réseaux sociaux, sont particulièrement exposés à cette forme d’addiction comportementale.

Les troubles liés à l’utilisation excessive du téléphone touchent un nombre croissant de personnes. Derniers chiffres en date : les demandes de consultations pour troubles anxieux, perte de concentration ou insomnies associées aux écrans sont en nette progression. Plusieurs études soulignent un lien direct entre le temps passé sur les jeux vidéo ou les réseaux sociaux et l’apparition de symptômes dépressifs, surtout chez les adolescents.

Avec un usage sans limite, le téléphone portable devient parfois la porte d’entrée vers d’autres conduites problématiques : usage compulsif d’internet, jeux d’argent en ligne. Ce phénomène, suivi de près par l’Organisation mondiale de la santé et mentionné dans le DSM-5 au chapitre des troubles addictifs, attire l’attention des médecins. Détecter rapidement ces troubles, prendre en compte tant les signes physiques (douleurs cervicales, troubles musculosquelettiques) que psychologiques, devient un impératif face à leur ampleur.

Quelles sont les pathologies physiques et psychologiques liées à l’utilisation excessive du téléphone ?

L’usage abusif du téléphone portable expose à une série de troubles désormais bien documentés. Sur le plan physique, le phénomène du « text neck », douleurs cervicales causées par la tête penchée, se rencontre aussi bien à Paris qu’à Chicago. Les troubles musculosquelettiques touchent aussi épaules, poignets et pouces : tendinites, contractures, fourmillements, douleurs parfois persistantes s’installent et pèsent sur le quotidien.

La lumière bleue diffusée par les écrans dérègle le sommeil. S’exposer longuement, surtout en soirée, retarde l’endormissement et perturbe les cycles. Les spécialistes du sommeil en France tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs années : la qualité du repos nocturne s’effrite, ce qui favorise la fatigue et les troubles de l’attention, en particulier chez les enfants et les adolescents.

Côté psychologique, l’augmentation des troubles anxieux et dépressifs ne laisse plus de place au doute. En Europe, plusieurs enquêtes relayées par l’Organisation mondiale de la santé montrent que la surexposition aux réseaux sociaux accentue les symptômes dépressifs chez les plus jeunes. Les formes de dépendance comportementale, proches de l’addiction, se traduisent par une difficulté à lâcher l’appareil, une anxiété à l’idée d’être coupé de son téléphone, une perte de contrôle sur le temps passé connecté.

Voici un résumé des principales pathologies observées :

  • text neck et douleurs posturales
  • troubles du sommeil (insomnie, réveils nocturnes)
  • anxiété, dépression liée à la surexposition aux écrans et aux réseaux sociaux

Quant à l’impact des ondes électromagnétiques émises par les téléphones, le débat reste ouvert. À ce stade, aucune étude n’a permis de prouver un lien direct avec des maladies précises, selon les autorités sanitaires françaises et européennes.

Mains serrant fortement un smartphone avec signes de stress

Prévenir les troubles et adopter de meilleures habitudes face aux écrans

Réduire le temps passé sur son smartphone demande des gestes simples, concrets, à intégrer au quotidien. Les recherches menées en France comme dans d’autres pays européens montrent que mieux réguler l’usage des écrans améliore la santé, tant physique que mentale, surtout chez les plus jeunes. Les applications de contrôle du temps d’écran permettent de suivre précisément ses usages, d’identifier les excès et de cibler les moments où une coupure s’impose. Limiter la consultation du téléphone le soir reste une stratégie efficace : la lumière bleue perturbe la production de mélatonine et nuit au sommeil, comme l’a confirmé une synthèse publiée dans Plos One.

Prendre soin de soi passe aussi par des pauses régulières. Toutes les vingt minutes, détourner le regard de l’écran soulage la vue ; ajuster sa posture prévient les douleurs cervicales liées au « text neck ». Les ergonomes conseillent de positionner le téléphone à hauteur des yeux pour préserver l’alignement du cou.

Favoriser les échanges réels, hors écrans, aide à limiter les effets nocifs de la surexposition aux réseaux sociaux. Les travaux de l’Organisation mondiale de la santé rappellent que le collectif joue un rôle clé contre l’isolement et le mal-être. Construire des règles en famille autour des écrans passe par le dialogue, la négociation, et l’instauration de temps sans téléphone, y compris à table ou avant de dormir.

Quelques repères pour instaurer de bonnes pratiques :

  • Utilisez les paramètres ou applications pour surveiller le temps passé devant les écrans
  • Privilégiez les activités extérieures et les interactions sociales directes
  • Prévoyez des « zones sans smartphone » à la maison

Le téléphone, à force de s’imposer dans chaque recoin de nos vies, dessine des frontières invisibles entre nos habitudes et notre santé. Il revient à chacun de réinventer la place du numérique, sans sacrifier ni le lien humain ni l’équilibre du corps et de l’esprit.

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