Interdits professionnels : les actions qu’un médecin ne peut pas réaliser

Prescrire un arrêt de travail pour un proche, certifier un décès d’un membre de sa famille ou pratiquer un acte médical sur soi-même figurent parmi les interdits auxquels tout médecin est confronté. La violation de ces règles expose à des sanctions disciplinaires, voire pénales.

Certaines interventions, comme la délivrance d’ordonnances fictives ou l’établissement de faux certificats, relèvent aussi d’interdictions strictes, indépendamment des circonstances. La réglementation encadre chaque acte pour garantir l’impartialité, l’intégrité et la sécurité des soins.

Ce que la loi interdit vraiment aux médecins : panorama des actes proscrits

Impossible de passer à côté : le code de déontologie médicale et le code de la santé publique tracent les limites à ne pas franchir pour tous les médecins, quelle que soit leur spécialité. Ces textes, portés par le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM), imposent une ligne de conduite claire et non négociable.

Le secret médical ne se discute pas. Il s’impose à tous, du médecin du travail au généraliste. Transmettre des informations de santé à un employeur, révéler un élément d’un dossier médical ou accéder à une requête extérieure, tout cela expose à une réponse ferme des instances disciplinaires. Le secret médical protège le dossier médical du salarié contre toute curiosité non autorisée. En cas de manquement, le praticien risque d’être convoqué devant le conseil de l’Ordre, et parfois même devant la justice pénale.

Voici les principaux actes formellement interdits, qui entraînent systématiquement des poursuites :

  • Établir un faux certificat, rédiger une ordonnance de complaisance ou délivrer un arrêt de travail pour soi-même ou pour un proche : c’est totalement prohibé, et les sanctions disciplinaires ou pénales ne tardent jamais.
  • Pratiquer un acte médical sur un membre de sa famille, sauf en cas d’extrême urgence : cette règle vise à préserver l’objectivité du diagnostic et la qualité des soins.
  • Travailler sous pression, subir des influences extérieures ou se placer en situation de conflit d’intérêts avec un employeur ou une entreprise : là encore, le code de santé publique ne laisse aucune marge de tolérance.

La loyauté envers le patient reste la boussole de l’exercice du médecin en France. Les règles du code de déontologie rappellent que même les meilleures intentions ne justifient pas un écart. Un médecin du travail qui enfreint le secret médical ou facilite des arrangements douteux avec l’employeur s’expose à une sanction du conseil national. L’ordre des médecins veille, garantissant une relation de confiance entre soignants et patients.

Quels exemples concrets d’actes médicaux sont interdits en pratique ?

Le code de la santé publique encadre strictement chaque intervention, et certaines interdictions échappent même à la vigilance des professionnels chevronnés. Les professionnels de santé doivent composer avec des interdits très précis, parfois méconnus en dehors du corps médical.

Parmi les situations à proscrire sans ambiguïté : établir un diagnostic sans avoir examiné la personne, rédiger un arrêt de travail sans motif valable ou maquiller l’aptitude d’un salarié sur simple demande. Le code de déontologie ferme la porte à ces pratiques. Par exemple, le médecin du travail ne se prononce jamais sur la maladie elle-même, seulement sur l’aptitude ou non à un poste. La confidentialité des informations prime, même si l’employeur insiste.

Voici les situations concrètes qui illustrent ces interdits :

  • Prodiguer des soins sans recueil du consentement éclairé du patient, sauf urgence vitale avérée.
  • Réaliser une intervention portant atteinte à l’intégrité du corps humain sans justification médicale.
  • Partager des données de santé avec l’employeur sans l’accord explicite du salarié.

Chaque type de visite médicale, qu’il s’agisse d’une visite d’information, d’un examen d’aptitude à certains postes ou d’un suivi renforcé, s’inscrit dans un cadre défini, sans place pour l’improvisation. Toute entorse expose le professionnel de santé à une sanction immédiate. Le médecin-conseil, de son côté, contrôle les arrêts de travail mais ne peut jamais se mêler du contenu de la relation entre employeur et salarié.

Protection du patient, loyauté dans la relation de soin et respect du secret médical : ces exigences façonnent et balisent l’exercice médical en France, sans compromis possible.

Stéthoscope et blouse blanche sur un bureau lumineux

Conséquences et sanctions : ce que risque un professionnel de santé en cas d’infraction

La moindre entorse aux interdits professionnels ne passe jamais inaperçue. L’ensemble de l’activité médicale en France est placé sous la surveillance du code de la santé publique et du code pénal. Un médecin du travail qui outrepasse le secret médical ou oublie une visite réglementaire s’expose à une cascade de conséquences : plaintes disciplinaires, poursuites civiles, poursuites pénales. Le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) instruit chaque dossier, et peut aller jusqu’à rayer le nom du médecin de ses registres.

Omettre une visite médicale obligatoire expose, par exemple, à une amende de cinquième classe. En cas de manquement grave ou de récidive, la loi prévoit des peines de prison. Si un salarié ou un employeur estime qu’il y a eu abus ou erreur, il existe la possibilité de saisir le conseil de prud’hommes, conformément aux textes issus des ordonnances Macron. Les organismes d’assurance maladie ou de santé publique disposent également d’un droit de regard pour s’assurer que l’exercice médical respecte les normes attendues.

Les principales sanctions encourues sont les suivantes :

  • Sanction disciplinaire : avertissement, blâme, suspension, radiation de l’Ordre.
  • Poursuites pénales : amende, voire incarcération en cas de faute grave.
  • Responsabilité civile : indemnisation du patient pour le préjudice subi.

La violation du secret médical reste parmi les fautes les plus lourdement sanctionnées. Le médecin concerné devra alors répondre de ses actes devant le Conseil d’État ou la Cour de cassation, si le litige prend de l’ampleur.

Au fond, exercer la médecine en France, c’est marcher sur une ligne tendue entre engagement auprès du patient et respect absolu des règles. À chaque faux pas, la confiance se fissure, le système vacille. La vigilance, elle, ne s’accorde jamais de pause.

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